ARELATE OU L'ARLES ANTIQUE   Vendredi 26 Septembre 2014

Françoise ROUDIL et Monique FABRE

Photos : Yvette RENAUDAT - Texte : Andrée REY

Vendredi, le soleil étant au rendez-vous,  Françoise et Monique  nous rassemblent  auprès de la tour Roland pour nous faire remonter le temps.

Les habitants de la colline de l’Hauture ont été ligures, celtes, grecs et enfin romains au premier siècle avant Jésus Christ. Après la conquête de l' Espagne et du sud de la Gaule, les Romains s'établissent dans ce double port maritime et fluvial.Théliné la grecque devient Arelate la romaine.

Marseille  refusant de prendre le parti de César, celui-ci, et c’est la chance d’Arles, y fait construire  douze vaisseaux de guerre. La bataille contre Marseille ( 49 av. J.-C) et Pompée est gagnée.  La colonie romaine d’Arles naît en 46 av. J.C. (C'est une colonie de droit romain, les habitants de la dite cité sont romains à part entière).

Après l'histoire, c'est la marche et la  découverte des vestiges.  

Une halte au soleil sur les gradins du théâtre pour écouter  nos deux conférencières.

L'urbanisation de la ville  a commencé surtout à partir du règne d’Auguste (27 av. J.C.). Sous Auguste, à la fin du siècle, le théâtre, édifice hautement symbolique d’une ville impériale est construit  sur la colline de l’Hauture. Considéré par les chrétiens comme « un temple des faux dieux »,  il est devenu une inépuisable carrière de matériaux et a disparu sous les habitations.
On perd jusqu’à la connaissance de la fonction initiale du monument. Celle-ci est redécouverte à la fin du XVIIe siècle et elle est confirmée par les nombreuses pièces archéologiques exhumées de son sol, dont la fameuse « Vénus d’Arles ». 

Françoise nous raconte avec brio toutes les péripéties de Vénus dont la copie de l'original est au musée de l’Arles antique (l’original modifié est au Louvre.)

Un petit retour à la réalité Ce n’est qu’au XIXe siècle que le site fut entièrement dégagé. Seuls subsistèrent la cavea, l'orchestra, la fosse du rideau de scène et deux hautes colonnes de marbre coiffées d’un fragment d’entablement.

Le mur de scène  était constitué d’une centaine de colonnes sur trois niveaux avec des niches dans lesquelles se trouvaient des statues ; au centre la porte royale était surmontée de la statue monumentale d’Auguste

Petite promenade dans les rues d'Arles à l'abri du vent un peu frais. Françoise en profite pour nous montrer des traces antiques sur les pierres de maisons.

L'amphithéâtre construit durant la deuxième période d'urbanisation  sous le règne des Flaviens (fin du 1er siècle) nous apparaît sous un splendide ciel bleu. Son déblaiement dura de 1825 à 1830 et la première course de taureaux  eut lieu pour la commémoration de la prise d'Alger.

 

 

 

L'amphithéâtre a une forme elliptique. Au Moyen-Age, lors de sa transformation en forteresse, il avait 4 tours dont 3 seulement subsistent. La façade comprend deux niveaux  d'arcades de tailles variables.  L'entrée principale ne se trouvait pas au nord comme aujourd'hui, mais du côté ouest où l'on voit les vestiges d'un escalier donnant sur la ville. La cavea, espace réservé aux spectateurs, comprenait des gradins divisés en quatre séries : les maeniana, où les spectateurs étaient répartis selon leur rang social. On estime la capacité initiale du monument à quelque 21 000 personnes.  Au rez-de-chaussée, la galerie extérieure est particulièrement remarquable, notamment par sa couverture de grandes dalles monolithes. Elle donnait accès à une galerie intérieure, voûtée en plein cintre, qui s'ouvrait sur le premier maenianum et sur la partie basse du deuxième.

Un attique, aujourd'hui disparu, surmontait la façade. Les mâts servant à tendre un velum destiné à protéger les spectateurs du soleil y étaient fixés. La partie centrale réservée aux jeux et combats (l'arène proprement dite) était séparée des gradins par un mur appelé podium revêtu de grandes dalles de pierre servant d'accoudoir aux spectateurs du premier rang. Le sol de la piste était plus élevé,  d'environ 2 mètres, que le niveau actuel. La machinerie nécessaire aux spectacles logeait entre  murs et socles assurant la stabilité de l'arène.

Si à Nîmes l'amphithéâtre avait une école de gladiateurs, ce n'était pas le cas pour Arles, pense-t-on?

Pour terminer cette matinée, un petit tour sous terre nous fit comprendre le fonctionnement des cryptoportiques qui  soutenaient l'esplanade du forum créant son horizontalité.

Le forum a disparu. L'obélisque en granit qui orne la place de la République est une preuve qu'Arelate avait son cirque, et qu'elle était dans l'antiquité une ville très importante. Ce cirque a été construit  dans la zone marécageuse de la ville sur d'énormes pieux visibles au musée ; ces pieux ont apporté un élément infaillible de datation (+148-149)

Après un moment de repos bien mérité dans un restaurant sympathique, nous nous trouvons au 4ième siècle dans les thermes de Constantin

Pour terminer cette belle journée de fin d'été la promenade aux Alyscamps,  « Champs Elysées » des Romains, s'impose .

Dès le début de l’Empire, tombes à incinération, sarcophages et mausolées s’égrenèrent aux abords de la Via Aurelia, constituant une vaste nécropole. Mais, c’est seulement à l’époque paléochrétienne que le cimetière prit une importance majeure avec l’inhumation du martyr saint Genest.

L’allée des Alyscamps qui subsiste aujourd’hui a été créée au XVIIIe siècle par les religieux Minimes.

Tout en la parcourant Monique nous a fait rêver et oublier une légère fatigue en  nous racontant avec chaleur  les histoires qui peuplent  ce lieu.

Un petit repos apprécié dans le car  pendant le trajet jusqu'au musée où  Monique nous a brillamment fait revivre «  la barge » et Françoise  les monuments d'Arelate.

 Un grand merci à nos Nîmoises pour cette magnifique journée.