JOURNEE SALADES -YVES GODARD MARDI 27 MARS 2012

Compte rendu : Yves PERON.

Yves nous emmène sous un soleil radieux dans cette découverte des salades sauvages. David nous attend à Vendémian et nous découvrons ce village de causse sous une légère brume matinale.

David nous présente rapidement son charmant village sur le terrain de Tambourin.

C’est jeu très local qui s’est propagé lentement dans la région. Il existe aujourd’hui une fédération du tambourin. Deux équipes de 5 joueurs s’affrontent sur un espace représentant environ 3 cours de tennis. Chaque équipe comprend 2 cordiers, 1 tiers et 2 fonds. Une lourde balle est frappée par un tambourin très rigide. Les échanges sont très rapides. Les habitants viennent nombreux assister à ces matches fougueux

Puis David nous emmène découvrir le but de notre expédition : les salades sauvages. Certes la sécheresse qui sévit n’a pas favorisé la végétation mais l’œil aguerri de notre très sympathique guide à vite fait de découvrir, sous nos pieds, le premier exemplaire.

A l’ombre des oliviers, Yves nous déclame un poème de Ronsard particulièrement adapté à la situation.

Je m'en iray solitaire à l'écart.

Tu t'en iras, Jamyn, d'une autre part, Chercher soigneux la boursette ouffue,

La pasquerette à la feuille menuet

La pimprenelle heureuse pour le sang

Et pour la ratte, et pour le mal de flanc :

Je cueilleray, compagnon de la mousse,

La responsette à la racine douce,

Et le bouton des nouveaux groseliers

Qui le printemps annoncent les premiers, Puis, lisant l'ingénieux Ovide

En ces beaux vers où l'amour est le guide, Regagnerons le logis pas à pas.

Pause déjeuné dans une pinède odorante.

David nous invite à visiter son moulin à huile d’olives. Il nous parle de la culture des oliviers, de leur taille (pas avant la 15 mars), de la mouche qui menace les récoltes et contre laquelle il est difficile de lutter.

Pour produire l’huile, il utilise un appareil récent broyant puis malaxant les olives et extrayant l’huile par centrifugation. Il persiste au moins 80% de déchets actuellement non utilisés. Mais il réfléchit à la possibilité d’exploiter ces résidus.

Les caractères de l’huile dépendent de la variété du fruit mais aussi de sa maturité comme l’explique le schéma suivant.

 

L’acidité de l’huile témoigne aussi du mode d’extraction. Au-dessus de 2° d’acidité on a sans doute affaire à une huile obtenue par chauffage et pression du mou. Il ne s’agit plus de l’huile vierge 1ère pression.

David nous parle aussi de sa garrigue du causse d’Aumelas, de ses ressources, des dégâts occasionnés par l’activité humaine. Il nous présente un four à chaux, bien adapté au site disposant de pierre calcaire,de bois, main d’œuvre et très probablement aussi, d’eau. Ces fours consommaient une quantité énorme de petit bois pour amener le four à 800°. Les collines ont ainsi été sévèrement déboisées et en conservent la trace.

Le causse abrite encore de grands troupeaux de moutons comme celui-ci accompagné de son berger et de son chien tous deux habillés de noir.

Pendant plusieurs kilomètres de piste poussiéreuse, nous parcourons ce causse sec et quasi désertique, avec ses ruines de pierres sèches dont on ignore l’origine. Il persiste encore quelques fermes moutonnières, parfois très vastes (l’une d’elle aurait plus de 1000 mètres carrés de toitures).

Nous arrivons à l’église romane de Saint Martin du Cardonnet.La majesté du site est surprenante dans ce paysage rude, et peu habité. Mais une paroisse d’une certaine importance entourait cette église ainsi qu’un prieuré dont il ne reste que des ruines. Une restauration de la chapelle a débuté en 1970.

 

Et David nous emmène au mas de Terrus, qui fut une importante exploitation. Son activité comportait essentiellement 2 pôles : l’élevage des moutons et la culture des céréales. Le fumier de mouton permettait seul de maintenir une certaine fertilité des sols. La commercialisation de ce fumier a amené le déclin des cultures et celui des mas. Celui-ci a été racheté par la commune qui commencé une timide restauration.

Et c’est sur cette note un peu nostalgique que se termine cette promenade dans un pays certes meurtri, mais plein d’espérance grâce à la foi, la détermination et l’enthousiasme d’hommes comme David. Merci à lui et à Yves qui nous ont permis cette découverte contrastée.