PROMENADE DANS LE ROMAN AMERICAIN ...L'ERRANCE

Jeudi 20 MAi 2010. Conférence de Roger LAUVERJAT

La  Route

de

Cormac Mc Carthy

 

 

            Dès sa parution aux Etats-Unis en 2006  le dernier roman de Cormac  Mc Carthy   The Road  a connu  un très vif succès – il a d’ailleurs remporté le prix Pulitzer  en 2007-, sa traduction en français en 2008, et l’adaptation cinématographique – la version française est sortie dans les salles au début de décembre 2009- ont confirmé cet engouement  dans notre pays, tant auprès des lecteurs avertis et exigeants qu’auprès de ce qu’il est convenu d’appeler le grand public. Il s’agit d’une œuvre forte- souvent   à la limite du supportable- qui ne laisse pas le lecteur indemne : j’aimerais partager  avec vous un certain nombre de réflexions sur ce roman  qui continue à nous  hanter  une fois le livre refermé et sa lecture achevée.

            Le présentation du roman suivie d'un débat  pourra être prolongée par une réflexion sur le motif de l'errance dans la littérature américaine et par un rapide  panorama du roman américain contemporain. N'oublions pas que la littérature américaine sera cette  année à l'honneur de la Comédie du livre de Montpellier les 28, 29 et 30 mai.

De belles découvertes en perspective!

Cormac  Mc Carthy

The Road(2006)

La Route

 

Début du roman : Paragraphes 2 et 3 - texte en anglais et en français –

 

Version originale

 

          "With the first gray light he rose and left the boy sleeping and walked out to the road and squatted end studied the country to the south. Barren, silent, godless. He thought the month was October but he wasnt sure. He hadnt kept a calendar for years. They were moving south. There'd be no surviving another winter here.

            When it was light enough to use the binoculars he glassed the valley below. Everything paling away into the murk. The soft ash blowing in loose swirls over the blacktop. He studied what he could see. The segments of road down there among the dead trees. Looking for anything of color. Any mouvment. Any trace of standing smoke. He lowered the glasses and pulled down the cotton mask from his face and wiped his nose on the back of his wrist and then glassed the country again. Then he just sat there holding the binoculars and watching the ashen day light congeal over the land. He knew only that the child was his warrant. He said : if he is not the word of God, God never spoke."

 

Version française

 

            "A la première lueur grise il se leva  et laissa le petit dormir et alla sur la route et s'accroupit, scrutant le pays vers le sud. Nu, silencieux, impie. Il pensait qu'on devait être en octobre mais il n'en était pas certain. Il y avait des années qu'il ne tenait plus de calendrier. Ilas allaient vers le sud. Il n'aurait pas moyen de survivre un autre hiver par ici.

            Quand il fit assez clair pour se servir des jumelles il inspecta la vallée au-dessous. Les contours de toute chose s'estompant dans la pénombre. La cendre molle tournoyant au-dessus du macadam en tourbillons incontrôlés. Il examinait attentivement ce qu'il pouvait voir. Les tronçons de route là-bas entre les arbres morts. Cherchant n'importe quoi qui eût une couleur. N'importe quel mouvement. N'importe quelle trace de fumée s'élevant d'un  feu. Il abaissa les jumelles et ôta le masque de coton qu'il portait sur son visage et s'essuya le nez du revers du poignet et reprit son inspection. Puis il resta simplement assis avec les jumelles à regarder le gris cendre se figer sur les terres alentour. Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant. Il dit: s'il n'est pas la parole de Dieu, Dieu n'a jamais existé."

 

NO COUNTRY FOR OLD MAN

   

Dernière page de Ce pays n'est pas pour le vieil homme (2005)


-version française-

 

Le shérif- interprété à l'écran par Tommy Lee Jones -évoque la figure de son père :

            " J'ai rêvé deux fois de lui après sa mort. Je ne me souviens pas très bien du premier rêve  mais je me rappelle que je le rencontrais en ville quelque part et  qu'il me donnait de l'argent et qu'ensuite cet argent je le perdais; mais dans le deuxième rêve on était tous les deux revenus dans des temps plus anciens et il faisait nuit et j'allais à cheval à travers les montagnes. Je traversais un col dans la montagne. Il faisait froid et il y avait de la neige par terre et il m'a dépassé à cheval lui aussi et il a continué son chemin. Il n'a pas dit un mot. Il a simplement continué et il était enveloppé dans une couverture  et il allait tête basse  et quand il m'a dépassé j'ai vu qu'il portait une flamme dans une corne comme les gens d'autrefois avaient coutume de le faire et je pouvais voir la corne à la lumière qu'il y avait à l'intérieur. A peu près de le couleur de la lune. Et dans le rêve je savais qu'il allait plus loin et qu'il voulait allumer un feu quelque part là-bas dans tout ce noir et dans tout ce froid et je savais que n'importe quand j'y arriverais il y serait. Et alors je me suis réveillé."

 

NO COUNTRY FOR OLD MAN
NO COUNTRY FOR OLD MAN
BRUCE SPRINGSTEEN
BRUCE SPRINGSTEEN

QUELQUES LIENS POUR POURSUIVRE LA CONFERENCE ...